Procès du groupe AZF: 20 ans après, les coupables jugés.

22/02/2024

Par Colin Dobroniak 

Michel D. accepte sa condamnation à 5 ans de prison mais annonce faire appel des dommages et intérêts de plusieurs millions d’euros.© DDM-J.C
Michel D. accepte sa condamnation à 5 ans de prison mais annonce faire appel des dommages et intérêts de plusieurs millions d’euros.© DDM-J.C

Il aura fallu 20 ans pour que les membres du groupe AZF, auteurs d'une vague de menace d'attentats en 2003 et 2004, soient jugés. Le tribunal a rendu son verdict ce vendredi: prison ferme pour les deux coupables.

En février 2004, la France est plongée dans la peur. Depuis décembre 2003, le réseau de chemins de fer français est en proie à une série de menaces d'attaque à la bombe. Derrière ces intimidations se cache un mystérieux groupe du nom de AZF, réclamant à l'Etat une rançon de plusieurs millions d'euros. Pendant des semaines, les autorités dont le ministère de l'Intérieur et la police dialoguent avec les auteurs via la rubrique annonce du journal Libération. D'abord peu pris au sérieux, la découverte de plusieurs bombes en état de fonctionner sur les réseaux de la SNCF fait entrer la France dans une ère de panique. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, déclarait "Nous ne prenons pas cette menace à la légère". Pour assurer la sécurité des passagers devenus craintifs, la SNCF a dû déployer des moyens de vérifications colossaux.

Puis le 25 mars 2004, tout s'arrête. Dans un nouveau courrier adressé aux autorités, le groupe AZF annonce l'arrêt de ses actions dans un message moqueur:

"Sans rancune et à bientôt" - le groupe AZF. 

LES AUTEURS ATTRAPÉS 13 ANS APRÈS

Pendant plus de 13 ans, les auteurs des faits n'ont jamais été retrouvés. Mais tout change en 2017 à la suite d'une dénonciation. Le groupe AZF est démasqué. Derrière les faits, on découvre deux personnes: Michel D., 76 ans aujourd'hui et chef d'entreprise à la retraite, ainsi que Perrine R, son ancienne employée de 61 ans. Des années durant, les deux avaient tranquillement repris le cours de leur vie sans trace de récidive.

"C'était juste pour faire peur."

Il aura fallu attendre encore 7 ans pour voir les deux associés sur les bancs du tribunal correctionnel de Paris. Ils sont jugés pour « association de malfaiteurs » et « fabrication et détention sans autorisation d'engins explosifs ». Dans la salle d'audience, les accusés se défendent. "C'était juste pour faire peur" plaide Michel D. à la barre, "Les bombes n'étaient pas conçues pour exploser". L'homme qui rêvait de "machines à énergie libre", s'était lancé dans ce plan fou pour collecter les fonds nécessaires à leur création.

Dans leur verdict rendu ce vendredi 16 février, les juges ont tranché et condamné les prévenus à cinq ans de prison dont quatre fermes pour le chef d'entreprise et trois années dont deux fermes pour son ex-employée. Ajouté à cela, ils devront également rembourser la SNCF à hauteur de 5.8 millions d'euros de dommages et intérêts plus 1 euro symbolique au titre du préjudice moral. Les avocats des prévenus ont annoncé faire appel de cette décision.


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